Au rythme de la musique bolivienne
Terra bolivia
La musique bolivienne est tellement riche et variée qu’elle mérite à elle seule la rédaction d’un “Que sais-je ?”. En attendant, nous vous livrons quelques repères ainsi que deux articles sur la musique baroque bolivienne : le premier rédigé par Alain Pacquier, directeur du projet Les Chemins du Baroque et auteur de l’ouvrage du même nom (chez Fayard), le deuxième écrit par Ramiro Soriano directeur du groupe “Coral Nova” de La Paz.
La musique du pays ne se résume pas à quatre ou cinq groupes vedettes tels que Los Kjarkas (qui s’appellent désormais Pacha), Savia Andina, Rumillajta, Jacha Mallku et Altitude, aussi bons soient-ils. Tous ces musiciens jouent des instruments à vent (sicus ou flûtes de Pan, quenas, tarkas, quenachos), du charango (la petite guitare à dix cordes) et de la guitare classique, un apport des Espagnols. Et tous ont gagné, à juste titre, une belle notoriété commerciale.
Les Kjarkas, de plus, sont les premiers créateurs de la Lambada, qui n’est qu’un plagiat de la chanson “llorando se fue” de leur album “Canto a la mujer de mi pueblo”, paru en 1981. Ce groupe phare de la musique bolivienne est très populaire en Amérique latine, et leur changement récent de nom, dû aux exigences du marketing, vise à conquérir le marché de la chanson commerciale locale à partir des nouveautés mises au point au Mexique. Les Kjarkas, en changeant de nom, ont un peu renoncé à leur identité… Mario Gutierrez, Luzmila Carpio et, un peu avant eux, le groupe Los Jairas (voir encadré sur la peña dans “La Paz”) ont fait leur carrière en France et en Europe.
Mario Gutierrez, avec son groupe Ukamau, fut le premier, avant Savia Andina, à fouler les planches de l’Olympia. Luzmila Carpio, l’ambassadrice du Norte Potosí en Europe, nous fait entendre les voix mezzo-soprano de cette région, voix qui renouent avec un registre plus pur et moins commercial.
Forte et authentique, la musique bolivienne est moins facile d’accès que bien d’autres musiques d’Amérique latine plus frelatées.
Discographie
Pour vous guider dans vos choix, voici une discographie, forcément subjective (voir le magasin Tu Musica, le mieux fourni de La Paz, dans la galerie commerciale Dorian de la rue Sagarnaga, au coin de la rue Murillo ou Discolandia sur le Prado, avenue principale).
- Los Jairas Jacha Mallku
- Los Jairas en Vivo (1967) Jacha Mallku (premier album)
- Los Kjarkas Rumillajta
- Canto a la mujer de Mi pueblo (1981) Hoja de Coca
- El Amor y La Libertad (1987) Wiracocha
- El Arbol de mi destino (1993) Urubamba
- TecnoKjarkas (1992)
- Savia Andina Altitud
- Lo mejor (volumen 1) Mensajero del Silencio
- Lo mejor (volumen 2)
- Alfredo Dominguez Chacaltaya
- Juan Cutipa Lo mejor de Bolivia (compilation)
- Bolivia Band Lo mejor de la musica boliviana (compil.)
- Bolivia Band
- Pacha Luz del Ande
- Premier (et dernier) album Premier album
- Maya Andina – Copacabana
Musique plus internationale
ATAJO, « personajes paceños ». Ce groupe, emmené par le prolifique Panchi Maldonado, a inventé le blues de La Paz. Rythmes R’N’B’ et reggae avec un zest d’instruments traditionnels, les chansons de la vie de personnages de La Paz, des chauffeurs de bus, d’un cireur de chaussure, d’un gardien de parking. A conseiller vivement si vous êtes curieux et comprenez l’espagnol. Ce groupe donne souvent des concerts au « Equinoccio », calle Sanchez Lima, La Paz. Pour trouver ce disque (souvent épuisé), email à panchi_m@hotmail.com ou atajo@latinmail.com
GO GO BLUES : Ce groupe composé de musiciens de groupes différents (Atajo, les ex-Loukass, Octavia) sort son premier album courant novembre 2002. Du blues bolivien… très bien. Concerts du jeudi au vendredi dans les bars à la mode de La Paz.
Octavia : le groupe à la mode. Pour découvrir le « Téléphone » local.
Altiplano, « jazz-fusion » : Comme le nom de l’album l’indique, ce groupe mélange avec réussite instruments traditionnels et rythmes plus modernes. A conseiller vivement.